De nouvelles découvertes au sein de la faune fertoise
Les inventaires de l’Atlas de la Biodiversité Communale (ABC) touchent à leur fin et la restitution de ces travaux nous permettra de mieux préserver et de valoriser notre patrimoine naturel.
Plus qu’un simple inventaire naturaliste, un ABC est un outil d’information et d’aide à la décision qui favorisera l’intégration des enjeux de biodiversité dans nos démarches d’aménagement et de gestion. Focus sur trois nouvelles espèces récemment découvertes à La Ferté-sous-Jouarre.
La couleuvre d’esculape – zamenis longissimus
Présentation : tout le monde le connaît sans le connaître : c’est le serpent enroulant le caducée des pharmaciens. Il peut atteindre les 2 mètres, bien que la plupart des individus soient plus petits (autour de 1.50 m à l’âge adulte). Généralement, la coloration de la couleuvre d’esculape est d’un brun-vert olivâtre plus ou moins foncé. Son ventre et le dessous de sa tête sont jeunes.
Comportement : c’est un des serpents qui présente une grande tendance arboricole en France, mais il reste très discret et on le trouve généralement par accident, sous une tôle ou dans une botte de foin. La couleuvre d’esculape est réputée inoffensive et elle essaiera toujours de s’enfuir une fois découverte.
Habitats, conservation : c’est une espèce relativement plastique qui peut s’accommoder d’une certaine diversité d’habitats. Elle fréquente les bosquets, lisières, prairies ou lieux arides et rocailleux. La région se situe en limite nord-est de son aire de répartition. La vallée du Petit-Morin constitue un des bastions de l’espèce en Île-de-France. Il n’est donc pas étonnant d’observer cette espèce à La Ferté-sous-Jouarre. Elle est protégée sur tout le territoire et identifiée comme « quasi-menacée » en région Île-de-France.
Le petit mars changeant – Apaturailia
Présentation : comme son nom ne l’indique pas, le petit mars changeant est un grand papillon (environ 60 à 70 mm d’envergure pour le mâle). On le reconnait au dessus de ses ailes de couleur marron avec des reflets violet-bleu métallique.
Comportement : c’est une espèce particulièrement furtive, qui évolue au niveau de la canopée principalement de juin à août. On peut l’observer lorsqu’il descend trouver de l’humidité aux abords d’un point d’eau. Les adultes se nourrissent principalement du miellat des pucerons et du jus des fruits bien mûrs.
Habitats, conservation : il est présent dans les forêts de feuillus bordées de saules et de peupliers. Il vit également dans les vallées boisées et sur les berges des rivières où s’épanouissent des saules et dans tous les départements français excepté la Corse. Le petit mars changeant, bien que peu commun, n’est pas une espèce menacée.
Le gomphe à forceps – Onychogomphus forcipatus
Présentation : c’est une libellule de taille moyenne (autour de 40 mm). Chez cette espèce, le corps et la face sont jaunes et noirs et les yeux bleus-verts sont nettement séparés. Le mâle porte des appendices en forme de pinces au bout de l’abdomen qui lui donnent son nom.
Comportement : le gomphe à forceps est une espèce typique des cours d’eau, mais qui peut également se reproduire dans les eaux stagnantes bien oxygénées (lacs, bras mort). La phase larvaire dure plus ou moins longtemps selon le climat (2 ans en Méditerranée pour 4 à 5 ans dans le nord de l’Europe).
Habitats, conservation : c’est une espèce particulièrement bien représentée dans la moitié est de la région : vallée de la Marne, vallée du Loing et en Bassée. Comme d’autres gomphes, il est particulièrement sensible à la qualité des eaux qu’il fréquente et à la pollution du milieu aquatique. Cette espèce est inscrite comme « quasi-menacée » en région Île-de-France.